Du coup, je m’attirai aussi l’inimitié de celui-ci et de plusieurs autres. Enquêteurs d’autant plus importuns qu’ils sont plus jeunes. Dis-nous toi-même ce qui en est, si tu ne veux pas que nous nous forgions une explication d à nous. Vous n’ignorez pas quel était son caractère, combien passionné en tout ce qu’il entreprenait. Athéniens : si je m’étais adonné, il y a longtemps, à la politique, je serais mort depuis longtemps ; et ainsi je n’aurais été utile ni à vous, ni à moi-même. tu sais, toi, que les gens malfaisants font toujours du mal à ceux qui les fréquentent, tandis que les gens de bien leur font du bien ; e et moi, je suis assez ignorant pour ne pas même savoir que, si je rends malfaisant un de ceux qui vivent avec moi, je risque qu’il me fasse du mal ! Que dis-je ? Non pas que je méconnaisse combien il est beau d’être capable d’instruire les autres, comme Gorgias le Léontin, comme Prodicos de Céos, comme Hippias d’Élis. Non, le juge ne siège pas pour faire de la justice une faveur, mais pour décider ce qui est juste. Lui croit savoir quelque chose, alors qu’il ne sait rien, tandis que moi, si je n’ai aucun savoir, je ne crois pas non plus savoir ». Comment ne serait-ce pas là cette ignorance vraiment répréhensible, qui consiste à croire que l’on sait ce qu’on ne sait pas[16] ? Dernière modification le 27 juillet 2020, à 09:34, https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Apologie_de_Socrate_(trad._Croiset)&oldid=10607233, licence Creative Commons Attribution-partage dans les mêmes conditions. La même idée, exprimée à peu près dans les mêmes termes, se trouve dans l’, Ceci encore (que c’est l’âme qui est l’homme) a été développé dans l’. — C’est cela, exactement. C’est là, en somme, Athéniens, l’exacte vérité. Car j’avais conscience d que je ne savais à peu près rien et j’étais sûr de trouver en eux des hommes qui savaient beaucoup de belles choses. — Non, juges, il ne les reconnaît pas pour tels ; il affirme que le soleil est une pierre et que la lune est une terre. Diogène Laërce donne l’acte d’accusation, tel qu’il était encore conservé de son temps, au témoignage de Phavorinus, dans le temple de Cybèle, qui servait de greffe aux Athéniens. Le terme sera repris en contexte chrétien pour désigner les traités de défense du christianisme contre les païens [durant … Il serait par trop malséant, juges, qu’un homme de mon âge vînt parader devant vous, en modelant ses phrases, comme font nos petits jeunes gens. Cela étant, ce n’est pas moi, comme on pourrait le croire, que je défends en ce moment ; tant s’en faut. Sans doute, il fallait qu’il en fût ainsi et je pense que les choses sont ce qu’elles doivent être. Je ne vous cache rien, absolument rien ; je ne dissimule quoi que ce soit. S’il l’a oublié, qu’il le fasse maintenant ; je l’y autorise. Mais, vraiment, il faudrait que j’eusse un grand amour de la vie, Athéniens, si j’étais assez inconsidéré pour ne pas faire cette réflexion : vous, qui êtes mes concitoyens, vous n’avez pas pu supporter mes entretiens ni mes propos ; ils vous ont tellement importunés, d tellement irrités que vous cherchez maintenant à vous en délivrer ; d’autres les supporteront-ils plus facilement ? Moi, je ne le pense pas ; et je considère comme bien plus fâcheux de faire ce qu’il fait maintenant, quand il essaye de faire condamner à mort un homme injustement. « Eh quoi, Socrate ? Non, mon cher, non. Ah ! Xénophon (Apologie et faits mémorables de Socrate) les rapporte avec quelques légères différences. Que voulez-vous ? Et s’ils s’attribuent une valeur qu’ils n’ont pas, morigénez-les comme je vous morigénais, reprochez-leur de négliger l’essentiel et de se croire un mérite dont ils sont dénués. L’exil mentionné est la fuite des démocrates sous le gouvernement des Trente, en 404. Jeune ou vieux, quel que soit celui que j’aurai rencontré, étranger ou concitoyen, c’est ainsi que j’agirai avec lui ; et surtout avec vous, mes concitoyens, puisque vous me tenez de plus près par le sang. Siège de Potidée (432-429) ; bataille de Délion (424) ; bataille d’Amphipolis (422). — En effet, je l’affirme énergiquement. Du moins, réponds à ce que je demande maintenant : Y a-t-il quelqu’un qui croie à la puissance des démons[12], c bien que d’ailleurs il ne croie pas aux démons ? En cette circonstance, je manifestai, d moi, non par des mots, mais par mes actes, que de la mort — excusez-moi de le dire sans plus de façons, — je me soucie comme de rien ; mais que je ne veux rien faire d’injuste ou d’impie, et que c’est de cela que je me soucie avant tout. Nous choisirions quelque dresseur de chevaux ou quelque fermier. — Oui, assurément. Quoi ? Je n’ai jamais exercé parmi vous. Oh, pas le moins du monde par bravade, e Athéniens, ni pour vous témoigner du mépris. N’attendez pas de moi autre chose. c C’est là ce qu’ils ont accrédité, Athéniens, et voilà les accusateurs que j’ai à craindre. » En effet, il se peut que ni l’un ni l’autre de nous ne sache rien de bon ; seulement, lui croit qu’il sait, bien qu’il ne sache pas ; tandis que moi, si je ne sais rien, je ne crois pas non plus rien savoir. Selon la tradition, c’est à lui de se défendre après le plaidoyer de ses accusateurs. Pourquoi ne le ferai-je point ? Recherche parmi 254 000+ dissertations. endobj Il explique qu’il ne craint pas la mort – craindre la mort, c’est ne pas être sage, car c’est prétendre connaître la mort – et qu’il continuera à agir de la même façon tant qu’il sera vivant. Oui, je crois à la puissance des démons, c’est toi qui le dis, et même tu l’as attesté par serment dans ta plainte. Eh bien, juges, c’est en cela peut-être que je diffère de la plupart des autres ; et si je devais me reconnaître supérieur en savoir à quelqu’un, ce serait en ce que, ne sachant pas suffisamment ce qui se passe dans l’Hadès, je n’imagine pas que je le sais. Oui, s’il peut citer un seul témoin de ce genre, qu’il le nomme. Compte et listes Compte Retours et Commandes. Dans l’Apologie de Socrate (Πλάτωνος Ἀπολογία Σωκράτους, sous-titrée Genre éthique) Platon rapporte les plaidoyers de Socrate lors de son procès en 399 avant J.-C. à Athènes qui déboucha sur sa condamnation à mort. Socrate, citoyen sans fortune ni pouvoir politique, comparaît devant le Tribunal de la cité. Enfin, bien à contre-cœur, je me décidai à vérifier la chose de la façon suivante. Seulement, b rappelez-vous ce que je vous ai demandé en commençant, et ne protestez pas, si j’interroge à ma manière habituelle. Épigène toutefois figure dans les, Cette distinction entre la personne et ce qui lui appartient est expliquée dans l’, Ces considérations se retrouvent à peu de chose près dans le. Oui, ceci en est pour moi une preuve décisive. <>/ExtGState<>/Pattern<>/XObject<>/ProcSet[/PDF/Text/ImageB/ImageC/ImageI] >>/Annots[ 21 0 R 22 0 R 23 0 R] /MediaBox[ 0 0 595.32 841.92] /Contents 4 0 R/Group<>/Tabs/S/StructParents 0>> Tel est aussi, je m’en suis convaincu, le cas des poètes[8]. 22 Or, par le chien[7], Athéniens, — car je vous dois la vérité, — voici à peu près ce qui m’advint. À moins, peut-être, qu’ils n’appellent habile à parler quiconque dit la vérité. Pour les autres éditions de ce texte, voir Apologie de Socrate. Si vous faites cela, vous serez justes 42 envers moi et envers mes fils. c J’allai à un des hommes qui passaient pour savants, certain que je pourrais là, ou nulle part, contrôler l’oracle et ensuite lui dire nettement : « Voilà quelqu’un qui est plus savant que moi, et toi, tu m’as proclamé plus savant. b Cela revenait à dire : « humains, celui-là, parmi vous, est le plus savant qui sait, comme Socrate, qu’en fin de compte son savoir est nul. L’Œuvre fut rédigée quelques années après les faits. Commencer l’année en commençant par le commencement de la philosophie. Pour moi, en les entendant, peu s'en est fallu que je ne me méconnusse moi-même, tant ils ont parlé d'une manière persuasive; et cependant, à parler franchement, ils n'ont pas dit un mot qui soit véritable. Et alors, dis-moi, ceux-ci, qui nous écoutent, 25 peuvent-ils aussi les rendre meilleurs, oui ou non ? �8��`��ؖ��� iZ2� Ne dirait-on pas qu’ils comptent être immortels, à moins que vous ne les mettiez à mort ? Et alors, ceux qu’ils ont examinés s’en prennent, non à eux-mêmes, mais à moi ; et ils déclarent qu’il y a un certain Socrate, d un misérable, qui corrompt les jeunes gens. ». J’étais allé par hasard chez un homme qui a payé, à lui tout seul, plus large tribut aux sophistes que tous les autres ensemble, Callias, fils d’Hipponicos. Quelle vie honorable, pour un homme de mon âge, que de quitter mon pays, de passer sans cesse d’une ville dans une autre et d’être chassé de partout ! Or, un jour qu’il était allé à Delphes, il osa poser au dieu la question que voici : — de grâce, juges, ne vous récriez pas en l’entendant ; — il demanda donc s’il y avait quelqu’un de plus savant que moi. » Voilà justement ce qu’il me serait le plus difficile de faire comprendre 38 à quelques-uns d’entre vous. Il me fallait donc aller, toujours en quête du sens de l’oracle, vers tous ceux qui passaient pour posséder quelque savoir. Prime Panier. Que j’aie ou n’aie pas peur de la mort, c’est une autre question ; mais j’estime que mon honneur, le vôtre, celui de la ville entière souffriraient, si j’agissais ainsi, à mon âge, et avec la réputation qui m’a été faite, à tort ou à raison. parce que, en fait de témoins, j’en produis un, moi, qui atteste assez que je dis vrai : c’est ma pauvreté. D’où viennent ces calomnies dont tu es l’objet ? Devrais-je donc choisir de préférence ce que je sais être mauvais et m’y condamner ? La peine requise contre lui était la mort. Quant à ta raison, quant à la vérité, quant à ton âme, qu’il s’agirait d’améliorer sans cesse, tu ne t’en soucies pas, tu n’y songes pas[17] ! Ce que j’en dis n’est pas du tout pour décrier cette science, si quelqu’un la possède. Socrate, citoyen sans fortune ni pouvoir politique, comparaît devant le Tribunal de la cité. Seulement, il est bien possible que vous vous impatientiez, comme des gens ensommeillés qu’on réveille, et qu’alors, dans un mouvement de colère, vous écoutiez Anytos et me fassiez mourir étourdiment. Discussion des diverses peines possibles. Socrate à ceux des juges qui avaient voté sa condamnation à mort. En vérité, estimes-tu si peu ces juges, les crois-tu assez illettrés pour ignorer que ce sont les livres d’Anaxagore de Clazomène qui sont pleins de ces théories ? Sur ce point, je ne fus pas trompé : ils savaient en effet des choses que je ne savais pas, et, en cela, ils étaient plus savants que moi. Et c’est à dessein, selon toi, que j’agis ainsi ! Je les quittai alors, pensant que j’avais sur eux le même avantage que sur les hommes d’État. Ajax se donna la mort volontairement, mais à la suite du jugement qui l’avait frustré des armes d’Achille. Puis à leu… Qu’est-ce en effet, juges, que craindre la mort, sinon s’attribuer un savoir qu’on n’a point ? J’en prends d à témoin la plupart d’entre vous, je vous supplie de vous renseigner mutuellement et j’invite à parler tous ceux de vous qui m’ont entendu discourir ; beaucoup ici sont dans ce cas. Mais, en vérité, Athéniens, je n’ai pas la moindre notion de tout cela. Rien de moins exact. Or si ceux d’entre vous qui passent pour se distinguer soit par leur savoir, soit par leur courage, soit par tout autre mérite, se conduisaient ainsi, ce serait une honte. Pourtant, alors, seul des prytanes, je vous ai tenu tête pour vous empêcher de violer la loi, seul j’ai voté contre votre désir. Je conclus de là qu’en ce qui dépendait de Mélétos, me voici absous ; bien plus, personne ne peut douter que, si Anytos et Lycon n’étaient pas venus ici m’accuser, il aurait été condamné à une amende de mille drachmes, b faute d’avoir recueilli le cinquième des voix. Apologie de Socrate : présentation du livre de Platon publié aux Editions Flammarion. Voilà ce qui s’oppose à ce que je me mêle de politique. Apparemment, ils en trouvent à foison qui croient savoir quelque chose, tout en ne sachant que peu ou rien du tout. Athènes, 399 avant notre ère. Cela prouve justement que je dis vrai, que c’est bien là effectivement la calomnie qui pèse sur moi et que telles en sont les origines. Tel est en effet le mérite propre du juge ; celui de l’orateur est de dire la vérité. — Bien. Ah ! b Je ne suis pas de ceux qui parlent, quand on les paye, et qui ne parlent pas, quand on ne paye point. Tant s’en faut, Athéniens. Oui, juges, ceux d’autrefois sont plus à craindre encore ; car ils ont prévenu la plupart d’entre vous dès votre enfance ; ils vous ont fait croire faussement qu’il existait un certain Socrate, grand savant, occupé des phénomènes célestes, recherchant tout ce qui se passe sous la terre, capable de faire prévaloir la mauvaise cause. APOLOGIE DE SOCRATE de PLATON (TRADUCTION DE VICTOR COUSIN) Texte en grec ancien du site Perseus. Approche donc, Mélétos, et dis-moi[9] : n’attaches-tu pas la plus grande importance d à ce que nos jeunes gens soient aussi bien élevés que possible ? Apologie de Socrate book Apologie de Socrate Platon Maurice Croiset Les Belles Lettres 1920 Paris T Apologie de Socrate Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome I.djvu Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome I.djvu/7 140-173 Comment les haines se sont amassées peu à peu. La droiture (=pas de concession) de Socrate est un modèle. Socrate se défend devant les juges, mais aussi devant toute la cité d’Athènes (composant le Tribunal de la Cité). e Et mon impression fut la même. En conséquence, nous ne devons pas plus vous accoutumer au parjure que vous ne devez vous y accoutumer vous-mêmes ; nous offenserions les dieux, les uns et les autres. — Assurément. APOLOGIE DE SOCRATE GROUPE N°13 TOPO DE L’OEUVRE : Ecrite durant la jeunesse de Platon, l’apologie de Socrate relate le procès de son maître, homme le plus sage d‘Athènes d‘après la Pythie. 4 0 obj — e Oh ! tu en viens, ce me semble, à ne plus te croire toi-même. Je le reconnais donc, Athéniens, je possède une science ; et c’est ce qui m’a valu cette réputation. N’importe : que les choses tournent comme il plaît à la divinité ; mon devoir est d’obéir à la loi et de plaider ma cause. Page 1 sur 104 « … on considère la justice comme la plus parfaite des vertus, et ni l’étoile du soir, ni l’étoile du matin ne sont aussi admirables. Il y a une chose que je ne comprends pas bien : admets-tu que j’enseigne l’existence de certains dieux, — en ce cas, croyant moi-même à des dieux, je ne suis en aucune façon un athée, et à cet égard je suis hors de cause, — mais prétends-tu seulement que mes dieux ne sont pas ceux de la cité, que ce sont d’autres dieux, et est-ce de cela que tu me fais grief ? ». Et pourtant, sans exagérer, ils n’ont pas dit un seul mot de vrai. Oui, assurément, quoi que vous puissiez en dire, Anytos et toi. stream Dissertation sur l'Apologie de Socrate. — Oui, voilà ce que je soutiens : c’est que tu ne crois à aucun dieu. Alors quelqu’un de vous serait peut-être tenté de me demander : « Mais enfin, Socrate, qu’en est-il donc de toi ? d Ce que je dis là ne s’adresse pas à vous tous, mais seulement à ceux qui m’ont condamné à mort. d Eh bien, s’il en est ainsi, — ce que d’ailleurs je ne veux pas croire, — mais enfin, si cela était, voici ce que j’aurais sans doute le droit de lui dire : « Moi aussi, mon cher ami, j’ai des proches ; car comme dit Homère, « je ne suis pas né d’un chêne ni d’un rocher », mais d’êtres humains ; et, par conséquent, j’ai des parents, j’ai aussi des fils, au nombre de trois, dont un qui est déjà grand garçon, et deux tout petits. Ce sont eux que vous avez entendus les premiers, et beaucoup plus que les autres, venus ensuite. Et je vais essayer de vous montrer qu’il en est ainsi. Jeune comme tu l’es, me surpasses-tu tellement en expérience, moi qui suis âgé ? Le contexte n'est pas rose. Ils ne savent que répondre, ils l’ignorent. Le voici à peu près : « Socrate, dit-elle, est coupable de corrompre les jeunes gens, de ne pas croire aux dieux auxquels croit la cité c et de leur substituer des divinités nouvelles. Noté /5: Achetez Apologie de Socrate : Suivi du Criton et de l'Euthyphron de Platon, Van Heems, Gilles, Cousin, Victor, Guyot, Sylvaine: ISBN: 9782290162057 sur … Voilà comment Mélétos et Anytos et Lycon se sont jetés sur moi, Mélétos prenant à son compte la haine des poètes, Anytos celle des artisans et des hommes politiques, Lycon celle des orateurs. Car il y a tout lieu de croire qu’ainsi éclairé je ne ferai plus ce que je fais sans le vouloir. Autre hypothèse : si les démons sont des enfants bâtards des dieux, nés des nymphes ou d’autres mères[13], comme on le rapporte, qui donc admettrait qu’il existe des enfants des dieux, mais qu’il n’y a pas de dieux ? Aristophane ici visé sera nommé un peu plus loin. Si quelqu’un désire m’écouter quand je parle, quand je m’acquitte de ce qui est mon office, jeune ou vieux, je n’en refuse le droit à personne. — Et les citoyens qui forment l’Assemblée, les ecclésiastes, est-ce que par hasard ils corrompent les jeunes gens ? endobj — Alors, si j’admets l’existence des démons, comme tu le déclares, et si, d’autre part, les démons sont dieux à quelque titre que ce soit, n’ai-je pas raison de dire que tu parles par énigmes et que tu te moques de nous ? Ces faits vous seront attestés e par de nombreux témoins. Je m’en référerai à quelqu’un qu’on peut croire sur parole. Car ceux qui les écoutent sont persuadés que les gens adonnés à ces recherches ne croient pas aux dieux. Ce que je sais, au contraire, c’est qu’il est mauvais et honteux de faire le mal, de désobéir à un meilleur que soi, dieu ou homme. Il y a peut-être ici une allusion à des apologies qui lui avaient été offertes (Cf. Sélection de 6 citations et proverbes sur le thème Apologie de Socrate Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Apologie de Socrate issus de … cher ami, tu es Athénien, citoyen d’une ville qui est plus grande, plus renommée qu’aucune autre pour sa science et sa puissance, et tu ne rougis pas de donner tes soins à ta fortune, pour l’accroître le plus possible, ainsi qu’à ta réputation e et à tes honneurs. Nécessairement, quelques-uns d’entre eux, ayant mûri, auraient reconnu que je leur avais donné de mauvais conseils dans leur jeunesse, et aujourd’hui ils se présenteraient ici pour m’accuser, pour me faire punir. Telle fut, Athéniens, l’enquête qui m’a fait tant d’ennemis, des ennemis très passionnés, 23 très malfaisants, qui ont propagé tant de calomnies et m’ont fait ce renom de savant. Elle sera ce qu’elle sera, plus ou moins bonne. » J’examinai donc à fond mon homme ; — inutile de le nommer ; c’était un de nos hommes d’État ; — or, à l’épreuve, en causant avec lui, voici l’impression que j’ai eue, Athéniens. C’est pourquoi mon avertissement intérieur ne m’a pas arrêté, et de là vient aussi que je n’en veux pas beaucoup à ceux qui m’ont condamné ni à mes accusateurs. Peut-être accepteriez-vous. sans doute, il est possible à un accusateur de me faire mourir ou de m’exiler ou de me priver de mes droits civiques. Non, Athéniens, en aucune façon ; voici ce qui en est. Maintenant, il propose qu’on me condamne à mort. À mon tour, Athéniens, que vais-je proposer ? pour n’avoir pas voulu m’engager dans ce qui n’eût été d’aucun profit ni pour vous ni pour moi ? Sa mort, dit-il, sera plus dommageable à ses accusateurs qu’à … En agissant autrement, Athéniens, j’aurais donc été très coupable. Quels sont les faits reprochés ? 1 0 obj combien j’aime mieux mourir après une telle défense que de vivre à pareil prix ! En – 404, la Guerre du Péloponnèse s'achève par une défaite catastrophique d'Athènes et la victoire de Sparte. Si c’est par ce langage que je corromps les jeunes gens, il faut donc que cela soit nuisible. c Croyez-moi, Athéniens, je vous l’ai dit en toute franchise : c’est qu’il leur plaît, en m’écoutant, de voir examiner ceux qui se croient savants et qui ne le sont pas. Pourquoi ? J’y crois, Athéniens, comme n’y croit aucun de mes accusateurs ; c’est pourquoi je m’en remets à vous et à la divinité du soin de décider ce qui vaudra le mieux pour moi comme pour vous. demandais-je. Et ceux-là, je les crains plus qu’Anytos et ses associés, qui pourtant sont à craindre, eux aussi. La défense se déroule en trois parties, toutes en lien direct avec la mort. Or, maintenant, comme vous le voyez vous-mêmes, il m’arrive quelque chose que l’on pourrait considérer comme le malheur suprême et qui passe pour tel. Cette science-là, il se peut que je la possède ; tandis que ceux dont je viens de parler en ont une autre, e qui est sans doute plus qu’humaine ; sinon, je ne sais qu’en dire ; car, moi, je ne la possède pas, et si quelqu’un me l’attribue, il ment et cherche à me calomnier. Les plus renommés me parurent, à peu d’exceptions près, les plus en défaut, en les examinant selon la pensée du dieu ; tandis que d’autres, qui passaient pour inférieurs, me semblèrent plus sains d’esprit. Et maintenant, dites-moi : pensez-vous que j’aurais vécu cette longue vie, si j’avais fait de la politique et si, en honnête homme, j’avais pris la défense de la justice, décidé, comme on doit l’être, à la mettre au-dessus de tout ? Je m’étonne plutôt de la proportion selon laquelle les voix se sont réparties. Je suppose que tu y as réfléchi, puisque tu as des fils. Quelle sorte de science ? Vous voyez mon âge, je suis avancé dans la vie, j’approchais de ma fin. Car, j’en suis bien sûr, en quelque lieu que j’aille, les jeunes gens viendront m’écouter, tout comme ici. La dernière modification de cette page a été faite le 27 juillet 2020 à 09:34. On sait que c’est faux, autant parce qu’avant lui il y avait les présocratiques, autant parce qu’après lui, il y a … Ce que je dis là, Athéniens, est vrai et facile à vérifier. — Quelle défiance, Mélétos ! Maintenant, n’allez pas murmurer. C’est cette défense de Socrate par lui-même que raconte Platon dans son Apologie de Socrate (apologie signifie « défense » en grec. ce n’est pas répondre à ma question, excellent jeune homme. Seulement prenez garde à ceci, juges, que le difficile n’est pas d’éviter la mort, mais bientôt plutôt d’éviter de mal faire. La vérité, qu’ils ne voudraient avouer, je pense, à aucun prix, c’est qu’ils ont été convaincus de faire semblant de savoir, quand ils ne savaient rien. Sous condition d’être enfermé jusqu’à ce que j’aie tout payé ? À quoi dois-je l’attribuer ? Il est vrai qu’ils avaient une autre pensée, quand ils me condamnaient et m’accusaient ; ils croyaient bien me nuire, et, en cela, ils sont blâmables. b Vraiment, pour s’exposer ainsi sans honte à se faire immédiatement convaincre de mensonge, quand j’allais me montrer absolument incapable de bien parler, quelle impudence ne faut-il pas ! Ah ! 3 0 obj Lui et moi, nous étions amis d’enfance, 21 et il était aussi des amis du peuple ; il prit part avec vous à l’exil que vous savez et il revint ici avec vous[6]. Ce terme de « démons » désignait alors, dans l’usage courant, des êtres supposés intermédiaires entre les dieux et les hommes, sans aucune idée de malfaisance. Mais voici l’heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Finissons-en ici avec les inventions de mes premiers accusateurs : ce que j’en ai dit doit vous suffire. quel sens y est caché ? CritonEn 399 avant Jésus-Christ, à Athènes, Socrate comparut devant le Tribunal de la cité. Ou bien, au contraire, qu’un seul est capable de les bien dresser, tout au plus quelques-uns, dont c’est le métier, tandis que tous les autres, quand ils se chargent d’eux et les montent, ne font que les gâter ? Dans cette apologie, Socrate fait son portrait en mettant à jour ses actions, leur causes, ses raisons d’être… 2) Conscience morale - « une vie sans examen n’est pas une vie » Socrate affirme que la valeur de la vie humaine réside dans l’exigence de la vertu. Cela explique que moi, qui suis vieux et lent, je me sois laissé attraper par le plus lent des deux coureurs, tandis que mes accusateurs, vigoureux et agiles, l’ont été par le plus rapide, qui est le mal. que je ne reconnais pas même la lune et le soleil pour des dieux, comme tout le monde ? Si donc vous voulez me traiter justement et selon mon mérite, c’est là ce que je vous propose : 37 de me nourrir au prytanée. Cette victoire conduit à la tyrannie et au régime des Trente. 2 0 obj D’ailleurs, à part la question de dignité, il ne me paraît pas qu’il soit juste c de prier des juges, d’arracher par des prières un acquittement qui doit être obtenu par l’exposé des faits et la persuasion. » Cette enquête, je la continue, aujourd’hui encore, à travers la ville, j’interroge, selon la pensée du dieu, quiconque, citoyen ou étranger, me paraît savant. De mon sort ou du vôtre, lequel est le meilleur ? Mais, franchement. 39Quant à l’avenir, je désire vous faire une prédiction, à vous qui m’avez condamné. — À dessein, certes. Jamais donc, je ne consentirai à un mal que je sais être tel, par crainte d’une chose dont j’ignore si elle est bonne ou mauvaise, et pour l’éviter. Soit. Introduction Le procès de Socrate cherche à résoudre juridiquement un problème politique. <> 40 Je voudrais vous exposer, comme à des amis, comment j’interprète ce qui m’arrive. Car, si je compte bien, il eût suffi d’un déplacement de trente voix pour que je fusse acquitté. Moi, au contraire, je ne vous dirai que la vérité. — Quel service tu me rends, en me répondant cette fois, même à contre-cœur et parce que ces juges t’y obligent. Mais non, je n’ai pas admis, tout à l’heure, que, pour échapper au danger, j’eusse le droit de rien faire qui fût lâche, et je ne me repens pas maintenant de m’être ainsi défendu. Car, de deux choses, l’une : ou bien celui qui est mort n’est plus rien, et, en ce cas, il n’a plus aucun sentiment de quoi que ce soit ; ou bien, conformément à ce qui se dit, la mort est un départ, un passage de l’âme de ce lieu dans un autre.
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